Un Clasico pour première victoire : Anderlecht s'offre un Standard méconnaissable !

Le moins qu'on puisse dire, c'est que sur papier, ce Clasico aura rarement paru aussi déséquilibré en faveur du Standard : les Rouches viennent au Lotto Park en ayant la possibilité de prendre la tête du classement chez des Mauves à la recherche d'une première victoire. Pire : Kompany, blessé lui-même, doit composer avec les absences de Kana (blessé), Nasri (qu'on dit malade) et Doku (par choix disciplinaire). 

Autant dire que le Standard est en confiance et espère enfoncer son rival historique dont le onze a des allures de bricolage (Gerkens, Thelin titulaires, tout comme Saelemaekers revenu du diable vauvert). La défense, cependant, tient la route : Sardella s'offre un tacle glissé devant Carcela servi très intelligemment par Paul-José Mpoku sur coup-franc et le Standard ne se procurera que très peu d'occasions franches, trouvant toujours un excellent Sandler ou un moins orthodoxe mais efficace Cobbaut sur son chemin.

Devant, côté anderlechtois, la chanson ne change pas vraiment : si Thelin prend plus de ballons de la tête qu'un "faux 9", il n'est pas fort présent dans le rectangle et le tout manque terriblement d'accélération. Le stade rugit quand Gerkens et Bokadi se fracassent l'un contre l'autre dans le rectangle, mais le contact n'est pas fautif - même s'il forcera Michel Vlap à monter au jeu un peu plus tard dans la première période. 

L'énigme Saelemaekers

C'est finalement un homme qu'on avait un temps cru sur une voie de garage qui va faire la différence : sur une très belle combinaison côté droit avec Nacer Chadli, qui talonne, Alexis Saelemakers signe avec beaucoup de calme son premier but professionnel (1-0, 31e), punissant le Standard d'une mi-temps poussive. Le jeune latéral, très mobile, manquera même de donner un très bel assist que Vlap ne parviendra pas à transformer de la tête au point de penalty. De quoi s'interroger sur une mise à l'écart en début de saison qui semble avoir eu le mérite de le piquer au vif ...

Et côté Standard ? C'est simple : l'équipe de Michel Preud'homme est méconnaissable. Alors qu'on parle du problèmes des Rouches en déplacement depuis longtemps maintenant, même constat que trop souvent chez des Liégeois apathiques, pas forcément mauvais techniquement mais en panne de grinta et de percussion dans le dernier geste. 

Paul-José Mpoku, pas forcément plus en réussite que ses équipiers, aura au moins une raison de se réjouir sur le plan personnel : son petit frère Albert Sambi Lokonga remontera au jeu pour la première fois depuis sa grave blessure - ironiquement, c'est sur le coup-franc amenant sa montée que "Polo" force Van Crombrugge à son premier gros arrêt (63e). Conscient de passer à côté de son match, le Standard se mettra cependant à pousser et à mettre nettement plus de pression. Résultat : quelques dégagements à l'emporte-pièce et quelques moments de panique qui mettent les Rouches en chauffe. 

Contrairement aux semaines précédentes cependant, le RSCA parviendra à laisser passer l'orage. Lokonga, rentré en sentinelle, semble paré à mettre un terme aux hésitations concernant le poste. Dans un stade exultant, Francis Amuzu frôle le but du K.O. après avoir profité d'une enième approximation de Bokadi, mais sa frappe passe de peu à côté (83e). 

Les premières minutes de jeu de Denis Dragus n'y changeront rien : comme un symbole, Anderlecht aura profité du premier Clasico de la saison pour remporter sa première victoire. Et, peut-être, lancer la machine ....