Il y a 125 ans : le premier match officiel de football féminin

Deux sélections, une du nord de l'Angleterre, l'autre du Sud, se sont données rendez-vous à Londres pour disputer ce match qui va devenir historique. Sur le terrain, il n'y a pas photo ; le Nord s'impose sur le score de 7-1, grâce notamment à une belle prestation de sa gardienne.

Les gagnantes du premier match entièrement féminin et officiel de football :

Le match n'est pas simplement, pour l'époque, incroyable par le fait qu'il soit réservé aux joueuses. En effet, 10.000 supporters se sont amassés ce jour-là dans le Crounch End Athletic Ground. Mais, assure le Guardian qui y consacre un papier spécial, les supporters sont plus présents par curiosité que par goût du beau jeu : "Rares sont les personnes présentes à avoir vraiment suivi la rencontre, à l'exception des quelques privilégiés qui avaient pris place dans la grande tribune. Les autres ont dû rester debout".

Les quelques journalistes présents à la rencontre s'étonnent également de la tenue des joueuses : chemises, casquettes et culottes de golf. Ce qui n'est pas du goût des plus conservateurs qui voient d'un mauvais oeil ce début d'émancipation. En effet, d'habitude et même lorsqu'elles pratiquent du sport, les femmes portent des robes longues. 

Certains journaux britanniques s'enflamment : "Elles sont incapables de pratiquer le football correctement et elles n'y parviendront jamais. En ce qui nous concerne, nous sommes ravis que les femmes ne sachent pas jouer au football. Quand bien même elles y parviendraient, ce jeu n'est pas du tout fait pour elles". Et pourtant, l'Histoire finira par leur donner tort, en témoigne le succès rapide et grandissant dont profite le football féminin à travers le monde ces dernières années.

Décidemment, l'heure est au retour aux sources pour le football. En effet, la semaine passée sortait la série The English Game sur une plateforme digitale bien connue. Cette série britannique retrace à merveille les débuts du football et sa transmission parmi les ouvriers. Des classes populaires britanniques qui deviendront rapidement les maîtres à jouer, proposant un jeu plus collectif et rapide que celui proposé par l'aristocratie.