Mise en valeur du football féminin : le Standard et Anderlecht, bons élèves
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L'Union Belge a dévoilé son projet de mise en valeur du football féminin : un budget revu à la hausse, une volonté de doubler le nombre de joueuses d'ici cinq ans ... Le plan "The World at our feet" est prometteur.
Mais le football féminin ne peut évidemment pas se développer que par le football de sélection : pour que les filles aient l'envie de jouer au football, de s'inscrire dans des clubs - en Belgique - et de devenir les Red Flames de demain, elles doivent profiter de projets ambitieux au sein des clubs également.
La Super League féminine belge ne remplit pas les stades, c'est un fait. C'est d'ailleurs un fait constatable dans un pays qui accueillait pourtant il y a peu le Mondial : la France, où la reprise du championnat féminin a révélé que l'engouement que devait amener la Coupe du Monde pour le football féminin est resté mesuré.
Pendant la #CDM2019, j'entendais plein de gens "soi disant" intéressés par "le foot féminin".
— Sok Rithear (@Rithear_S) August 25, 2019
Reprise de la D1 féminine :
- affluence moyenne 2018/2019 : environ 900 spectateurs
- 2019/2020 J1 (reste 1 match à jouer) : environ 700 spectateurs !! #D1Arkema @FFF @D1Arkema
Le championnat de France féminin a repris hier. Paris FC / Dijon s'est déroulé devant 253 spectateurs et Guingamp / Metz devant 332 spectateurs. Le record d'affluence était de 2 000 pour la belle affiche OL / OM. C'est beaucoup moins que le nombre de signataires de pétitions 😅.
— EspoirsduFootball (@EspoirsduFoot) August 25, 2019
La progression du football féminin passe par une augmentation de ces chiffres. Car au-delà même des moyens que la présence au stade créerait (sponsors, tickets, marketing), jouer devant un stade rempli est bien plus motivant pour les joueuses. Le public est une nécessité pour que le jeu soit un plaisir et si, actuellement, le football féminin n'est pas capable - pour diverses raisons - de fidéliser un public "spontané", il faut l'aider.
C'est ce que font au moins deux clubs de notre élite féminine (sur six) : le Standard Femina et Anderlecht. Les abonnés aux rencontres du RSCA et du Standard masculins ont en effet un accès gratuit à tous les matchs des sections féminines. Un détail qui est peut-être trop peu mis en avant sur les sites respectifs des deux clubs et qui, s'il était su de chaque abonné, permettrait peut-être d'amener occasionnellement plus de supporters.
Des tarifs démocratiques
Côté flamand, c'est plus flou : chez les Gent Ladies, pourtant championnes en 2017 et une valeur sûre du football féminin belge, les abonnements masculins et féminins sont vendus à part, sans couplage ni avantages, nous communique-t-on. Du côté de Genk, comme partout en Super League d'ailleurs, le ticket d'entrée au match est de 8 euros, mais les abonnés au club masculin ont accès "à certains matchs" gratuitement. Le Standard Femina fait quant à lui payer son entrée aux non-abonnés pour 5 euros, tarif "qui ne devrait pas changer", nous affirme Fery Ferraguzzi, directrice technique de l'équipe.
La promotion du football féminin passe également par la mise en avant des joueuses via les réseaux sociaux : à ce jeu, les clubs belges prennent bien part, couvrant de mieux en mieux les rencontres de Super League. Il manque peut-être encore un peu de "starification", de personnalisation des joueuses aux yeux des supporters, qui se réjouissent des résultats des équipes féminines mais sont bien incapables, souvent, d'en nommer trois joueuses. Rien ne se fera du jour au lendemain, mais les pistes semblent assez claires ....